DARRYL ZEUJA, une voix déjà connue

Darryl Zeuja

Darryl Zeuja, ce nom vous est peut-être inconnu mais son timbre de voix, et le débit de ses mots vous seront sûrement familiers. Le cofondateur du célèbre groupe 1995 débarque dans les bacs avec  son premier album solo CHILLADELPHIA  depuis ce 29 Mai dernier (disponible sur toutes les plateformes), et nous offre deux clips acidulés d’excentricité et d’humour pour illustrer ce projet « Braquer la Banque » et « Dans les vapes »

Ainsi Darryl pose son évolution musicale, et impose un univers franc et authentique qui remanie totalement les codes du rap et joue des rimes et du rythme pour rassembler le meilleur de tous ses univers musicaux.

L’illustre membre du groupe 1995, Darryl Zeuja lance son propre label Jihelcee Records à partir de 2010, dès lors il a pour objectif de faire vivre la musique qu’il aime, exigeante et hyperactive, cet éternel enfant du hip-hop est considéré comme un artiste hors norme n’ayant aucune limite de genre. 

Artiste complet il aime lire, dessiner, regarder des films, toutes formes d’art et instant de vie est source d’inspirations pour lui. Ses influences artistiques sont diverses et variées, entre autres du rap comme Les Sages Poètes De La Rue, de la soul Curtis Mayfield, du jazz fusion Bob James, du rock psychédélique avec Soft Machine, du RNB avec Alicia Keys, de la chanson française et Yves Duteuil pour la musique et puis les livres Phillippe Djian, et Larry Clark pour les textes et l'image. 

C’est ainsi qu’après le succès avec 1995 de l’album « Paris Sud Minute » qui lui vaudra une Victoire de la Musique en 2014, que Darryl Zeuja se lance dans un travail solo d’exploration artistique. De ces années de travail, naquit ce premier album, CHILLADELPHIA caractérisé par ses sonorités éclectiques et esthètes où il explore l’électro, la pop et la chanson française pour distiller des rimes de son flow nonchalant inspiré par de ses premières expériences de « rapologie » pour reprendre ses propos. 

L’alliance de ses mots précis et ses mélodies font de ses titres des poésies chantées, comptines d’un adulte ne voulant pas perdre l’innocence de son enfance et entrer dans la désillusion du monde actuel et notre société.

À l’image, Darryl Zeuja nous transporte littéralement dans son univers décalé avec les clips « Braquer la Banque » sortie le 17 juin et « Dans les vapes » le 18 juillet dernier. À travers ses vidéos, il veut montrer qu’il est possible de réussir dans la musique en étant totalement indépendant, qu’il faut croire en ses rêves et mettre tout en œuvre pour les atteindre. Il est désireux de reprendre le pouvoir aux maisons de disque et s’approprie les codes du rap et de la rue en les maniant avec la dérision. « Braquer la Banque » sous sa réalisation et celle Mathias Georges du collectif Silence Wireless, se veut être un clip sans fioritures et fait le contre-pied avec les scènes classiques de braquages, pour se focus plus sur l’idéal derrière l’acte. On y retrouve une fille, de l’argent, une piscine… mais celle-ci est une Bonnie dans un jardin près d’une piscine gonflable ! «Dans les vapes» quant à lui, est un voyage dans trois dimensions, un égo trip où il allume son joint et nous embarque dans un nuage cosmique et coloré, ville utopique, paysage coloré et enfumé par le Zeuja Weedshop : Bienvenue à CHILLADELPHIA ! 

Avec cet album, CHILLADELPHIA, Darryl Zeuja confirme son envergure et va au bout de son rêve d'indépendance, ne suivant que les règles qu’il se fixe lui-même, en production comme dans son rap. Il délivre un message, profondément optimiste, universel et fédérateur : il faut prendre le pouvoir sur sa vie pour réaliser ses rêves. Ce projet marque définitivement un véritable tournant dans son écriture, où chaque placement est minutieusement étudié, délivrant rime après rime un message clair et engagé : " Et si t'as des rêves, laisse rien tomber montre à la vie qu'elle s'est bien trompée. "

© Photo : Sarah JOCTEUR

Yasmine El Hammouti,